Que peut-on attendre de la maquette numérique du bâtiment BIM ?

Que peut-on attendre de la maquette numérique du bâtiment BIM ?

Bien que la maquette numérique soit présente dans le monde de l’automobile ou de l’aéronautique depuis plusieurs années, celle-ci semble avoir bien du mal à s’imposer dans l’univers du bâtiment. Pourtant les bénéfices que pourraient tirer les acteurs du secteur de l’immobilier sont nombreux. Décryptage.

Qu’est-ce que la maquette numérique du bâtiment BIM ?

La maquette numérique du bâtiment BIM pour Building Information Model (ou Modeling) visualise l’ensemble d’un bâtiment en 3 dimensions. Elle regroupe l’ensemble des données nécessaires pour la construction de l’ouvrage – les composants techniques du bâtiment – ainsi que les données indispensables à son exploitation.

Cette maquette numérique est donc un fichier numérique qui réunit l’ensemble des informations techniques des composantes d’un bâtiment, comme l’épaisseur des murs, les dimensions des fenêtres ou des poutres, la consommation des équipements thermiques, la qualité des isolants et leur incidence sur la consommation énergétique…

Aujourd’hui, on parle même de maquette numérique du bâtiment BIM 4D, qui intègre la notion de temps, permettant ainsi de penser le bâtiment dans toute sa durée de vie. Le bâtiment est donc visualisé de sa conception à sa démolition en passant par son exploitation. Cette visualisation 3d offre la possibilité d’explorer des options, de gérer des solutions et d’optimiser les résultats.

schéma de la maquette numérique du bâtiment BIM

Des bénéfices pour toute la filière

Ce nouveau mode de conception qui prend en compte l’exploitation permettrait d’importantes économies en termes financiers et temporels, un gain estimé à 15% du coût de l’ouvrage.

Les professionnels du bâtiment vont même plus loin et pronostiquent qu’à terme, l’économie de temps générée grâce à la maquette numérique du bâtiment BIM pourrait atteindre 70% ! Encore faut-il que tous les acteurs de la chaîne de la construction s’équipent de ce logiciel et travaillent en collaboration (architectes, bureaux d’études, maitres d’ouvrage, exploitants…).

D’après l’architecte-urbaniste François Pélegrin, la maquette numérique du bâtiment BIM pourra réduire en grande partie les erreurs de construction dues pour la plupart à une mésentente entre les différents intervenants. Lorsque l’on sait que ces erreurs coûtent de 15 à 20 milliards d’euros par an en France, on comprend vite l’intérêt que les acteurs de la filière adoptent rapidement ce logiciel interactif.

maquette numérique du bâtiment BIM animée

Lever les freins à l’adoption de la maquette numérique du bâtiment BIM

Le principal frein que rencontrent les différents acteurs du bâtiment quant à l’adoption du BIM est d’ordre financier. L’investissement est assez lourd à supporter, surtout pour les petits entités : environ 15 000 euros par poste (équipement informatique, logiciel, formation).

Pour lever cette difficulté, l’éditeur de logiciel Autodesk propose aux entreprises de moins de 10 employés de louer une licence pour 5 000 euros par an. Cela concerne notamment les petits cabinets d’architectes et les bureaux d’études de petite envergure.

Toujours pour aider le secteur à sauter le pas, 20 millions d’euros ont été débloqués dans le cadre du « pan de transition numérique du bâtiment ». Cette annonce a été faite par la ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité lors du salon international BIM World 2015. D’après Sylvia Pinel, la maquette numérique du bâtiment BIM est « une condition incontournable pour construire plus, mieux et moins cher ». Et d’ajouter que cette solution numérique permettrait de faire baisser les coûts de la construction neuve jusqu’à 35€/m².

Toujours pour encourager cette transition numérique nécessaire, un comité de pilotage a été mis en place. Il a été décidé dans ce cadre de développer des « kits BIM » destinés à aider les TPE et PME du bâtiment à adopter ce nouvel outil.

Enfin, pour impulser l’adoption de la maquette numérique du bâtiment BIM au niveau européen, une directive européenne a été votée début 2014. D’après cette dernière, les 28 Etats membres de l’UE auront le choix entre encourager ou rendre obligatoire l’usage de l’outil numérique pour les appels d’offres ou concours de projets publics. Cette obligation est d’ores et déjà en place en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Finlande et en Norvège.

Le BIM a donc de beaux jours devant lui. AB Engineering intervient aujourd’hui auprès des architectes et des maitres d’ouvrage autour de maquettes numériques. Cela nous permet de répercuter les économies de manière à faire baisser les coûts de construction et de réduire les erreurs de conception.

Retour vers le Haut